De temps en temps, un projet se présente qui met vraiment à l'épreuve le courage d'un constructeur. Tel fut le cas lorsqu'une Yamaha XVS2013 Stryker Sport Bobber BCD 1300 s'est retrouvée entre les mains expertes de Marcel, le cerveau derrière Blackout Custom. Le propriétaire de la moto, impressionné par l'une des précédentes créations Yamaha XVS1300 de Marcel présentée sur Instagram, a fait le voyage depuis la Slovaquie pour faire transformer sa machine. Il ne savait pas que ce projet apparemment simple se transformerait en une leçon magistrale de patience, de créativité et d'une touche d'humour.
La route la moins fréquentée (du moins en vélo)
Lorsque la Stryker est arrivée dans l'atelier de Marcel, il était clair que ce ne serait pas une mince affaire. La moto avait connu des jours meilleurs et, comme Marcel l'a rapidement découvert, elle avait été rafistolée après un accident. Les réparations précédentes laissaient beaucoup à désirer, l'intégrité structurelle de la moto étant aussi douteuse qu'une contrefaçon bon marché. Mais là où d'autres auraient pu voir un désastre, Marcel a vu une opportunité.
Marcel n'est pas connu pour mâcher ses mots, et lorsqu'il a posé les yeux pour la première fois sur la Stryker, il n'a pas pu s'empêcher de penser qu'elle avait l'air d'avoir mangé un donut de trop. Mais armé d'un budget défini et d'une vision claire, il a décidé de transformer cette bête boursouflée en un bobber élégant et apte à la route.
Révolution arrière
La transformation a commencé par l'arrière de la moto, que Marcel a décrit comme devant « disparaître sans compromis ». Le garde-boue d'origine a été remplacé par un garde-boue sur mesure intégrant des feux et des clignotants, préparant le terrain pour le nouveau look épuré de la moto. Le plan prévoyait une selle unique, donc tout a été conçu dans cet esprit. Mais avant de pouvoir passer à la partie amusante, à savoir créer la nouvelle esthétique de la moto, Marcel devait s'attaquer au problème le plus urgent : le châssis.
Le cadre de la moto était plus tordu que ce que promettait un politicien, alors Marcel a installé un pneu arrière flambant neuf, un énorme Avon Cobra Chrome de 240 mm et des biellettes d'abaissement sur mesure avec trois options de réglage de la hauteur. Une fois le châssis fixé, il a modelé le nouveau garde-boue et fabriqué une selle simple confortable recouverte d'alcantara luxueux. Ce n'était pas une selle ordinaire, c'était un trône digne d'un pilote qui apprécie à la fois le style et la substance.
Problèmes de réservoir et problèmes électriques
Marcel a ensuite porté son attention sur le réservoir d'essence, qui avait plus de bosses que l'enclume d'un forgeron maladroit. Au lieu de le remplacer, Marcel a choisi de réparer et de modifier le réservoir, notamment en réparant le couvercle déformé autour du bouchon d'essence. Le système électrique de la moto était un autre casse-tête, avec des réparations passées si bâclées qu'elles auraient aussi bien pu être faites avec du ruban adhésif. Mais Marcel ne s'est pas laissé décourager. Il a nettoyé le câblage, installé de nouveaux clignotants dans le guidon d'origine et ajouté un bouclier avant élégant et une mentonnière personnalisée, ce qui a considérablement amélioré l'apparence générale de la moto.
Touches personnalisées : sacoches latérales et échappements
L'un des aspects les plus difficiles de la construction a été l'installation de la sacoche latérale du bras oscillant. Marcel a dû créer un support spécial suffisamment solide pour éviter les vibrations tout en garantissant qu'il n'interfère pas avec le mouvement du bras oscillant. C'était un équilibre délicat, mais au final, il a réussi. Sur le côté opposé, il a installé des échappements ouverts sur mesure. Les échappements d'origine étaient incomplets et le propriétaire avait demandé un son plus agressif, alors Marcel a même fabriqué ses propres embouts d'échappement pour donner à la moto un grognement qui correspondait à son nouveau look.
Une beauté obscurcie
La touche finale a été la peinture, un noir brillant qui a rendu la moto aussi méchante qu'elle le paraissait. Le budget était peut-être un peu serré, mais lorsque le propriétaire a récupéré sa Stryker transformée, le sourire sur son visage en disait long. Son message à Marcel après son retour en Slovaquie ? « Bonjour, je suis à la maison, la moto est géniale, merci beaucoup. Et cette selle, elle est géniale, je n'ai même pas mal au cul. »
Au final, Marcel a réussi à transformer une moto qui tenait plus de Frankenstein que de Yamaha en une Stryker époustouflante et unique en son genre. Trouver une autre moto du même genre sera difficile, mais si vous avez un projet qui a besoin d'un peu d'amour - ou d'une résurrection complète - vous savez où aller. N'oubliez pas d'apporter votre sens de l'humour, vous en aurez besoin.