Depuis 1995, j'ai une Harley-Davidson Sportster dans mon garage. Ce qui m'a toujours séduit, c'est son agilité, son profil étroit – parfait pour se faufiler dans la circulation urbaine – et sa tenue de route impeccable sur autoroute. Une Harley, certes, mais un peu plus élancée, plus proche de la route. Alors, quand j'ai acheté la nouvelle Harley-Davidson Sportster S 2025, je m'attendais à un raffinement de ce modèle familier. Au lieu de cela, j'ai eu droit à quelque chose de complètement différent. Au cours des cinq ou six dernières années, Harley-Davidson a complètement changé. réinventé le Sportster, et je n'avais pas fait attention.

Et quand ils disent « réinventé », ils le pensent vraiment. Les pneus sont larges, vraiment larges, à l'avant comme à l'arrière. On retrouve des commandes avancées, un guidon large et toutes les fonctionnalités modernes attendues, de la connectivité Bluetooth au tableau de bord numérique couleur. Sans oublier le réservoir massif, qui ressemble à celui des cruisers Harley, loin de celui des vieux Sportster.

Venant de l'ancien Sportster, il a fallu un sérieux ajustement. On est assis droit, les bras écartés et les pieds bien en avant. C'était plus un cruiser qu'autre chose.

La première chose que j'ai remarquée en démarrant, c'est le son ; le grondement rauque des vieux V-twins a disparu. Le son du moteur Revolution Max est plus clair, plus doux et beaucoup plus « moyen ».

Puis j'ai ouvert les gaz, et la voiture a décollé. Ce nouveau moteur Revolution Max 1250T monte vite et fort, développant 121 chevaux. À partir de 4,000 30 tr/min, il est d'une puissance incroyable. Il vous emmène de 140 km/h à 80 km/h rien qu'en deuxième vitesse. Et si vous êtes en sixième, à 200 km/h, un petit coup d'accélérateur vous propulse à des vitesses qui vous feront perdre votre permis en quelques secondes. Il accélère vite et peut probablement dépasser largement les XNUMX km/h, mais je n'ai jamais approché cette vitesse. Car voilà le problème : on ne peut pas vraiment… souhaitez pour aller vite sur ce vélo…

La position de conduite rend toute vitesse supérieure à 110/120 km/h carrément inconfortable. Le vent frappe la poitrine comme un marteau. Mon cou et mes bras étaient malmenés, et rien – ni carénage, ni pare-brise – ne pouvait m'aider. Au-delà de 160 km/h ? Oubliez ça. Sans protection contre le vent et avec une position de conduite de type cruiser, ça fait mal !

Ensuite, il y a la suspension. Sur le papier, il s'agit d'un système Showa entièrement réglable. En réalité ? dur comme de la pierre. À quelques centaines de mètres, j'ai heurté un petit ralentisseur et j'ai immédiatement reçu un coup solide dans le bas du corps. retour. Chaque fissure, chaque nid-de-poule, chaque imperfection de la route se fait connaître.

Ce n'est pas qu'une question de confort. Ces gros pneus, surtout celui de l'avant surdimensionné, n'inspirent pas vraiment confiance dans les virages. La direction est lourde et imprécise, et si vous essayez d'attaquer une courbe à vive allure, vous verrez rapidement la moto vous repousser. Cette moto ne cherche pas à carver ; elle veut aller tout droit, et vite.

pneu avant !

pneu arrière…

Et même si le réservoir paraît grand, il ne contient qu'un peu moins de 12 litres. Après environ 130 kilomètres, un grand avertissement sur l'écran m'a signalé que j'étais presque en panne sèche, masquant toutes les autres informations jusqu'à ce que je m'arrête pour faire le plein.

Puis, sur le chemin du retour vers le concessionnaire, il a commencé à pleuvoir, et c'est à ce moment-là que j'ai appris à mes dépens que l'absence de garde-boue arrière signifie un trempé De retour en un rien de temps, grâce au pneu arrière exposé qui projette des éclaboussures. Je comprends le choix minimaliste, mais c'est tout simplement peu pratique ! Idem pour la selle monoplace, d'ailleurs…

En parlant de style, certes, il est agressif. Ses pneus larges et ses ailes courtes lui donnent de la prestance, et ses sorties d'échappement relevées lui donnent fière allure. Mais le radiateur massif et les éléments de refroidissement qui dépassent de chaque côté ? Pas mon truc. C'est peut-être nécessaire, mais ça a l'air boulonné, pas intégré.

Au final, la Sportster S donne l'impression d'être une hybride qui n'a pas encore trouvé sa voie. Elle a la puissance d'une sportive moderne, mais l'ergonomie et la qualité de conduite d'une cruiser épurée. Elle est trop lourde et rigide pour la ville, et trop nue et inconfortable pour la longue distance. On peut aller vite, mais on… vraiment Je ne veux pas. Tu peux y aller doucement, mais à quoi bon toute cette puissance ?

Pour moi, l'âme du vieux Sportster manque ici. Ce mélange d'accessibilité, de maniabilité et de plaisir brut a été troqué contre une robustesse brute et une technologie futuriste.

Honnêtement, je ne comprends pas ce vélo. Je me demandais sans cesse à qui il était vraiment destiné. Et j'ai bien peur de ne plus être le public cible…